Diabète et spéléo

Je m'appelle Véronique, j'ai commencé la spéléo il y a trois ans et je tiens à témoigner de mon expérience en monde souterrain (descente maximale à -150m) en tant que diabétique insulino-dépendante depuis quarante ans.

Pour bien gérer le sucre en milieu souterrain, les règles habituelles à respecter pour n'importe quel autre sport sont les mêmes.

 

- 1 - LA GLYQUEE

Avoir une bonne hémoglobine glyquée est de rigueur car elle est la base d'un bon suivi du diabète et donc du respect de l'équilibre alimentaire en rapport avec l'insuline.
En connaissant au mieux hors sport nos variations de sucre en fonction de l'heure de la journée, les surprises pendant l'activité sportive, en l'occurrence la spéléologie (hypers ou hypos) se feront plus rares et moins accentuées : elles seront donc gérables même sur une corde, car il suffit de faire une clef et « d’avaler », si besoin est, non pas la corde et vous l'avez compris, sinon une pâte de fruits ou ce que l'on a à portée de poche de salopette : ceci pour les hypos car avec l'expérience (voir ci-dessous gestion du stress), les hypers ne devraient pas avoir lieu.

 

- 2 - LE FACTEUR STRESS

En spéléologie il est connu de tout le monde et il faut apprendre à l'éliminer grâce à l'expérience (connaissance du matériel et connaissance de ses propres capacités physiques), ce qui donnera davantage confiance en soi : une connaissance de la topo ou le fait de déjà connaître une grotte peut tranquilliser, quoique dans mon cas précis le fait de découvrir une nouvelle grotte en même temps que d'autres spéléologues peut être aussi un facteur rassurant.

Comme chacun le sait, le facteur stress peut interférer avec l'équilibre insuline/glycémie car il provoque une décharge d'adrénaline qui agit sur une libération de glycogénolyse au niveau du foie et qui donc est un facteur hyperglycémiant. J'ai pu vérifier en des occasions diverses que si une dépense physique de relative importance pour moi est accompagnée de stress, la glycémie tend à augmenter et le cercle vicieux est engendré.

 

- 3 - LE DECALAGE HORAIRE

Il est fondamental pour les journées spéléo de s'être bien hydraté et d'avoir fait un bon petit-déjeuner (vu les rituels horaires hispaniques des repas) : le petit-déjeuner doit être équilibré sans varier les doses habituelles d'insuline : il comportera du thé ou du café, les biscottes ou le pain auquel vous êtes habitués, un jus de fruits, voire un peu de fromage et un fruit.

L'insuline Lantus permet de gérer la journée et de décaler l'insuline rapide jusqu'au repas : si nécessaire on peut emmener avec soi une pomme, du fromage, ou quelques biscuits au son pour combler une petite faim : ceci mis à part évidemment les raisins secs ou autres aliments sucrés pour les hypos.

Très important, si besoin est de se ressucrer, ne pas en abuser pour ne pas aller vers l'hyper : là encore la gestion du diabète permet à chacun de savoir exactement ce qu'il faut absorber pour combler les besoins sans dépasser une glycémie approximative de 1,50 gr.

En fonction de l'heure de la journée chacun sait s'il faut absorber du sucre rapide ou du sucre lent ou les deux. Avant de descendre, il est important de savoir approximativement le temps que nous passerons sous terre pour s'organiser : par exemple, si nous sommes descendus à 10h00 et qu'il est midi, avec une remontée prévue vers 14/15h00, il va de soi qu'après s'être testé, il vaut mieux faire un petit en-cas, ou sucré ou non sucré, pour prendre quelques forces avant de ressortir.

Le diabète ne donne ni le vertige ni la claustrophobie, alors il suffit juste d'avoir de quoi se ressourcer : en spéléo, à ce que je sache, personne n'est jamais mort ni de faim ni de soif....

 

Pour Mémo :

Quoi emmener dans son kit : testeur, lancettes, bandelettes, insuline et aiguilles (tjrs prévoir + en cas ou), eau, biscuits, raisins secs, pain d'épices, fromage, ceci en fonction du temps passé sous terre. Tout ceci rentre dans un kit de dimensions restreintes qui devra être de préférence étanche et antichocs pour préserver le plus possible le matériel de surveillance.